Regain de motivation B.

Hier soir, j’ai eu un gros coup de mou. Après le repas, qui s’était effectué dans les larmes, luttant contre la petite voix qui me disait que je ne devais pas manger, qu’il fallait que je maigrisse, j’avais une furieuse envie de vomir, rejeter toutes ces calories. Alors, après pas mal d’hésitation, je me suis décidée à envoyer un texto à M., qui m’a aussitôt rappelée. Il m’a dit que si j’avais mal au ventre, c’était sans doute plus dû aux restrictions qu’au fait d’avoir véritablement trop mangé, soulignant d’ailleurs que j’étais bien dans les normes définies avec ma diététicienne. Il m’a demandé ce qui allait se passer si j’allais me faire vomir. Je lui ai dit que j’allais me sentir encore plus mal après. Il a ajouté que je n’allais faire qu’entretenir ce cercle vicieux, et ouvrir la porte à une nouvelle crise. Il m’a donné des conseils pour lutter contre cette tentation. Il m’aurait bien conseillé d’aller faire le tout du pâté de maison, mais comme j’avais envie d’aller faire un footing, ce n’était pas une bonne idée. Il m’a conseillé d’aller faire ma vaisselle, et m’a dit qu’il me rappellerait ensuite. Ce que j’ai fait, et ça m’a fait du bien ; déjà de m’occuper manuellement, et de mettre de l’ordre autour de moi. Donc, même si l’envie de vomir était toujours là, elle avait fortement diminué. Et quand il m’a rappelée, il m’a demandé si je ne me sentais pas fière de moi, aussi. Effectivement. « On y a échappé » m’a-t-il dit, aussi soulagé que moi. Et j’ai réussi à passer la soirée à lire, avant d’aller tranquillement me coucher. Sans vomissement ni crise. J’étais contente.

Et ce matin, je me sens sereine. En dépit du poids sur la balance qui a fortement augmenté, sans que je ne comprenne pourquoi. Mais je rejette les voix qui me disent « restriction jusqu’à avoir baissé ». Ce n’est pas la solution. La restriction est la porte ouverte sur les crises, qui font elles-mêmes grossir, et c’est maintenir la maladie. Donc, même si ce sera à nouveau une bataille contre moi-même, je vais me forcer à manger normalement. Il le faut.

Du reste, je me sens motivée ce matin, j’ai réussi à lire une partie du temps depuis que je me suis levée. Je ne sais pas à quoi c’est dû, précisément. J’aimerais le savoir pour le noter, le souligner et me le rappeler lorsque tout retombe. Mais je ne sais pas. Je sens juste cette envie de réaliser mon planning prévu pour la journée, sans me mettre à tourner en rond.

Mais pour l’instant, juste me souvenir qu’il y a des moments où je suis capable de me sentir tout simplement bien. Que c'est possible.